journalisme

Ce papier fait suite à des articles de Libe.fr – très prolifique sur la Chine en ce moment – où l’on revient sur les droits de l’homme, la liberté d’expression, le Tibet, etc. C’est de l’information qui marche, comme la Chine marche en avant et tout le monde en profite, pas la peine d’en parler.
Mais qui peut me dire quel gouvernement n’applique pas la raison d’état et pourquoi ces articles reprennent ces thèmes de guerre froide sans réussir à les nuancer alors que ces journalistes vivent de manière confortable en Chine ? Quand on parle de la pluie peut-on ne pas mentionner le parapluie ?
Je suis comme tout le monde concerné et consterné par la répression mais comment ne pas voir les centaines de millions de Chinois qui vivent pacifiquement et savent s’arranger tant bien que mal avec le gouvernement. Voitures de police renversées, révolte paysanne, blogs dissidents, chansons rock, commentaires sarcastiques ou blagues sur les autorités. Hier le chauffeur de taxi m’a dit que le trafic en Chine était aussi désordonné que ses gouvernants. La liste des moyens que les Chinois ont pour se soustraire à l’autorité est longue et ils y réussissent plus souvent qu’à leur tour et ce dans une société dont le pacifisme étonnera le visiteur. Ils connaissent l’autorité depuis que la Chine existe et de fait perdure.

Le gouvernement chinois sait aussi employer des fait-divers pour dresser des généralités, il s’en sert pour lancer de nouvelles campagne anti-ceci, anti-cela. Mais pour quelles raisons Libération, dans le cas présent, use des mêmes procédés. Il semble qu’il suffit d’être journaliste professionnel pour avoir le droit d’écrire des articles sans contrechamp. La Chine n’a pas tant besoin que le monde (ou libe) s’occupe de ses affaires, elle a par contre besoin d’une ouverture culturelle au monde. Elle a besoin de sortir du bloc « L’Etranger contre la Chine » où elle s’est figée et d’enfin se voir comme une nation parmi les nations avec ses qualités et ses défauts.
Est-ce que l’information politique peut devenir une ouverture sur le monde plutôt que de le cataloguer en petits et gros problèmes selon des schémas ethnocentriques ? Tant que l’économie dirige l’information il y a peu de chance que celle-ci se sépare de ce qui fait vendre. Ceci dit les petits journaux underground ne font pas beaucoup mieux, tout le monde cherche son méchant pour des articles mordants, jusqu’à mon blog où je me reconnais aussi une légère tendance à peindre le diable sur la muraille.